Mes chers petits,
du champ de dévastation où nous sommes, je vous envoie ce bout de papier avec quelques lignes... Vous travaillerez toujours à maintenir la paix et éviter à tout prix cette horrible chose qu'est la guerre. Ah, la guerre, quelle horreur! ... Villages incendiés, animaux périssant dans les flammes. Etres humains déchiquetés par la mitraille, tout cela est terrible. Jusqu'à présent, les hommes n'ont appris qu'à détruire ce qu'ils avaient créé et à se déchirer mutuellement. Travaillez, vous, mes enfants, avec acharnement à créer la prospérité et la fraternité de l'univers. ... Votre père, qui du front de bataille, vous embrasse avec effusion. Martin Vaillagou soldat - 26 août 1914, écrite du Front.
Comme le souligne l'Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de Guerre dans la déclaration, lue par M. Costes devant le momument aux morts, " Commémorer, aujourd'hui, l'Armistice de 1918 c'est honorer nos soldats 'Morts pour la France', c'est se souvenir des millions de victimes civiles ou militaires, c'est témoigner de la nécessité de construire un monde de paix."
Trois générations se sont retrouvées devant le Monument aux Morts pour ce 11 novembre. M. Claude COSTES, ancien combattant de la FNACA, son fils Christophe, 1er Adjoint (photo de droite) et ses trois petit-fils, Léandre, Quentin et Andréa , qui ont gentiment assisté M. Guillaume FALCO, porte-drapeau officiel de la FNACA de LEGUEVIN .
A la suite de ce message, madame le Maire a lu la déclaration du 11 novembre 2010 adressée par M. Hubert Falco, Secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens Combattants, à l'ensemble des citoyens, évoquant, ainsi, le soldat inconnu mais aussi le premier écho populaire à l'appel du 18 juin 1940. A l'issue de cette évocation des faits historiques, elle a évoqué le rôle primordial des femmes dans l'effort de guerre.
" Nous venons de rappeler le souvenir de tous ces hommes y compris ceux de Sainte-Livrade qui participèrent à ce terrible conflit mondial mais n'oublions pas les femmes. Près de la ligne de Front, elle soignaient les blessés, les mutilés, les réconfortaient dans des hôpitaux de fortune et dans de terribles conditions. La chirurgie de l'époque n'était pas celle d'aujourd'hui.
Ce sont les femmes qui se sont emparées des usines; quittant les champs ou les cultivant à la place des hommes. Leur héroïsme trop longtemps ignoré doit également être célébré."
Texte intégral du message de M. Hubert Falco, Secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens Combattants.
MESSAGE DU 11 NOVEMBRE 2010
Le 11 novembre 1918 à 11 heures, au son du clairon sur la ligne de front et des cloches des églises dans toutes les villes et les villages de France, prenait fin le plus terrible conflit que l'humanité ait connu jusqu'alors, et dont personne n'imaginait alors qu'il ouvrait un siècle marsué par le retour de la barbarie et de l'inhumanité au coeur même de la civilisation européenne et dans le monde.
L'armistice signé dans la clairière de Rethondes, en for^t de Compiègne, quelques heures auparavant, scellait la vistoire si chèrement acquise de la France et de ses alliés sur l'Empire allemand, tombé deux jours plus tôt.
Cette Première Guerre Mondiale, qui devait être la 'der des ders', la mémoire collective l'a retenue sous le nom de Grande Guerre, non pas pour en magnifier le souvenir, mais parce que son ampleur inédite, la violence extrême de ses combats, la puissance destructrice employée et le nombre de morts, de blessés, d'invalides et de 'gueules cassées' qu'elle provoqua ont marqué à jamais notre conscience nationale.
Aucune famille, aucun village, aucune ville ne furent épargnés par la douleur et le deuil. Deux ans après la fin de cette tragédie, la Nation a souhaité rendre hommage à tous ceux qui souffrirent, parfois au delà de toute mesure durant cette terrible épreuve.
Pour que le pays tout entier n'oublie jamais le sacrifice de ses enfants, le corps d'un soldat français non identifié, 'petit soldat glorieux et anonyme' choisi au hasard parmi les Poilus morts pour la France, et les symbolisant tous, fut placé dans une chapelle ardente dressée dans l'Arc de Triomphe. C'était il y a quatre-vingt-dix ans, le 11 novembre 1920.
Selon la belle formule d'Henri de Jouvenel : 'c'est lui, l'inconnu,l'anonyme, le simple soldat, qui donne tout son sens à l'Arc de Triomphe.'
Ce corps fut inhumé sous la Dalle Sacrée le 28 janvier 1921. Et depuis le 11 novembre 1923, sans interruption, la Flamme du souvenir brille à ses côtés, ravivée chaque soir, sur la Dalle Sacrée.
Célébrée tous les ans dans l'ensemble des communes de france, la journée nationale du 11 novembre, dénommée 'fête de la Victoire et de la paix' par la loi du 24 octobre 1922, reste la plus emblématique des commémorations car elle symbolise par excellence le sacrifice pour la France de ses enfants.
En 1940, alors que la France était en souffrance, abasourdie par sa défaite, coupée en deux, en partie occupée, alors que l'engagement dans la France Libre ou dans les prémisses de la résistance intérieure étaient encore affaire d'individualités aussi remarquables que peu nombreuses, c'est le 11 novembre que se leva, sur le territoire métropolitain, le premier écho populaire à l'appel historique du Général de Gaulle lancé le 18 juin depuis la radio de Londres.
Ce 11 novembre 1940, des milliers de Français décidèrent de témoigner leur opposition à l'occupant et a la politique de collaboration que voulait mener le gouvernement du Maréchal Pétain. Ils le firent en rendant hommage à leurs aînés de 1914-1918.
A Paris, tout au long de la journée, quatre à cinq mille lycéens et étudiants bravèrent l'occupant pour aller déposer des centaines de bouquets et plusieurs gerbes sur la tombe du Soldat Inconnu.
En province, bien d'autres Français célébrèrent individuellement ou collectivement, la signature de l'Armistice de 1918. Ils le firent chacun à leur manière, en hissant un drapeau tricolore sur la cathédrale de Nantes, ou en arborant modestement à la boutonnière une croix de Lorraine, signe de ralliement des Français libres...
Dans les années trente, la commémoration du 11 novembre était l'occasion de se recueillir et de rendre un vibrant hommage aux morts de 1914-1918. Pendant l'Occupation, elle devint un symbole porteur des valeurs de la Résistance.
Aujourd'hui, elle incarne l'espérance européenne et la réconciliation franco-allemande, vecteurs d'une Europe en paix, unie, solidaire et forte.
Elle est aussi l'occasion de rendre hommage, sous l'Arc de Triomphe comme devant chaque monument aux morts, à nos soldats qui font aujourd'hui encore le sacrifice de leur vie pour la paix et la liberté dans le monde.
"Tu iras honorer le soldat inconnu". Le mot d'ordre des étudiants et lycéens du 11 novembre 1940 demeure, par delà les générations, l'un des plus beaux commandements de la République.