personnes nées en Afrique...). C'est intéressant de se rendre compte de la variété des origines à notre petite échelle, ce qui fait la richesse d'une commune. Et puis cela m'a permis de voir le village sous un autre jour, de découvrir qui est la doyenne, rencontrer les personnes nouvelles que je croisais avant sans leur donner de nom. C’est un moyen de renouer avec le village parce que je suis à la fac à Grenoble depuis deux ans. Voilà pourquoi je n'ai pas vu le temps passer.
Votre impression générale est donc positive ?
N : Oui. Sauf que les législatives n'ont pas l'air d'intéresser tout le monde. (ndlr 30% de votants à midi). Et c’est dommage car les députés sont plus ou au moins aussi importants que le Président. Le premier ministre sort de l’Assemblée. Et les lois sont votées par le Parlement. Et quand les gens disent que c’est horrible, que tout va de travers, ils mettent en cause les lois et les politiques mises en place. Et derrière ces lois, il y a des députés. C'est bien là la raison pour laquelle on doit aller voter pour ses idées.
En d’autres termes, on peut difficilement se plaindre ensuite, c'est ça ?
N : Si on ne vote pas, c'est vrai qu'il est difficile ensuite de venir dire ce qui nous dérange. On n'a pas vraiment de poids. Alors même si on ne s’intéresse pas à la politique ou qu'on ne se sent pas suffisamment représenté, les élections législatives impliquent tout le monde parce que les décisions du Parlement ont une influence sur le quotidien de chacun, alors ce vote aussi est important.
Je reproche à la presse de trop insister sur les présidentielles et pas assez sur les législatives, qui, à mes yeux, sont aussi importantes.
Et pour conclure, je pense que c’est une question d’éducation et d’information. Il faut former les enfants et les jeunes, expliquer le rôle du président, du premier ministre, des députés, pour que chacun comprenne son devoir de citoyen en ayant toutes les cartes en main, en sachant qui gouverne, et pourquoi nous pouvons aussi être ceux qui décident si nous le voulons bien.
Après cet entretien, Nastasia est partie voter, accomplissant son devoir citoyen, avant d’œuvrer dans une ONG pour la défense des droits de l’Homme et la transition politique au Kenya – une autre façon de lutter contre la pauvreté et pour le développement, mais aussi pour des élections libres dans un pays où le dernier scrutin en 2008 a donné lieu à des violences.
Mais ceci est une autre histoire.
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